Un outil de concertation et une démarche participative pour imaginer votre quartier, c’est ce que propose l’aménageur public Territoires et la Ville de Saint-Jacques-de-la-Lande avec Gagner du Terrain #3. La pratique déjà expérimentée et approuvée sur les secteurs Coeur Courrouze et Grande Paririe, a été lancée le 30 novembre 2021, avec la coopérative d’urbanisme culturel Cuesta aux manettes, pour la dimension ludique et artistique.
Oui, un secteur multiple ! Un interstice entre deux villes et deux quartiers. Ici, on est toujours à la Courrouze, mais le contexte urbain est bien différent. Le secteur La Pilate se situe au milieu du quartier historique Pigeon-Blanc (la partie de la Ville de Saint-Jacques la plus près de Rennes), et du quartier Dominos (pôle économique et commercial intra rocade côté Ville de Rennes). Il est notamment bien identifié grâce au Jardin de la Pilate, avec sa zone humide protégée.
© Biografik
« Comment donner un visage à cette zone qui est encore en train d’être dessinée ? » s’interroge Alice Pfeiffer, adjointe à l’Urbanisme et aux Espaces publics à Saint-Jacques-de-la-Lande.
« Ce sont les usagers qui ont les bonnes idées, à nous de nous en saisir, c’est l’objet de la démarche Gagner du Terrain. Faire ensemble, pour nous, ça veut dire écouter puis dialoguer. La démarche de concertation permet de faire ressortir les points noirs, comme les points positifs. Sur les problématiques de sécurité ou d’accessibilité nous essayons d’avancer rapidement. »
Pour Clément David, élu et référent de quartier Pigeon-Blanc-Courrouze « Faire parler les habitants, anciens comme nouveaux est primordial, car un récit différent émerge de chacun des profils ! » Lors des premières réunions, tout le monde s’est effectivement senti concerné, car les équipements publics de Pilate servent aussi aux habitants de Pigeon-Blanc.
Ici, les objectifs sont donc multiples !
Recueillir les avis des habitants et usagers de la Pilate sur leur quartier ; comprendre comment le Jardin de la
Pilate et les espaces jeux sont utilisés, proposer des améliorations ; nourrir la programmation des espaces publics avec de nouveaux aménagements transitoires et/ou définitifs ; associer les acteurs du quartier… voici les quatre piliers de Gagner du Terrain #3.
La coopérative d’urbanisme culturel Cuesta, spécialiste des démarches participatives, a commencé par une enquête de terrain, dans l’espace public « Nous aimons les micro-trottoirs, c’est utile et en prise directe avec le vécu des gens sur place, avec 2 questions : Où sommes-nous et Comment vivez-vous le quartier ? » explique Ludivine Lucas, urbaniste culturelle à Cuesta. Objectif affiché ?
Pour Alice Pfeiffer, il s’agit d’aller plus loin que la classique réunion publique, et coller vraiment aux attentes, faire ressortir les enjeux, les ressentis, en étant au plus près des concernés. Challenge relevé, après une trentaine d’entretiens de 2 à 15 minutes. Il en est ressorti que les usagers du secteur n’habitent pas forcément ici. Les gens viennent aussi de l’extérieur. Donnée primordiale à la concertation, elle a été prise en compte avant de démarrer les trois ateliers avec les habitants.
Un défi autour de l’histoire et de l’identité du secteur Pilate en lien avec la richesse du passé patrimonial et culturel des quartiers du Pigeon Blanc et de La Courrouze.
De novembre à avril, ils ont planché et rejoint Gagner du Terrain #3. Ce sont les habitants, les commerçants, les entreprises, les associations. Au total, plus de 100 personnes ont participé aux quatre premiers rendez-vous. Après le lancement de la démarche, des défis à relever ont été proposés autour de trois thématiques : Mémoire, Haut comme 3 pommes (La Ville à hauteur d’enfant), Nature en Ville. Pour chacun des défis un mode de travail distinct a été mis en place, s’appuyant sur les ressources locales :
Côté Mémoire, c’est grâce aux archives d’habitants ou anciens habitants qu’a été révélé un passé passionnant. Adrien Lecoursonnais, médiateur du patrimoine et poète urbain a récolté cette mémoire, soulevé les archives et organisé des ateliers sur l’histoire agricole et industrielle, à travers une marche du secteur.
Cote enfants, le parti pris a été de construire par et pour les enfants. Et donc de faire appel aux écoles. L’école maternelle Gabriel Péri et l’école élémentaire Olympe de Gouge ont mobilisé plusieurs classes volontaires. Des enfants de 5 à 11 ans se sont projetés dans le futur, ou ont réalisé une exploration sensorielle… Avec pour récolte une multitude d’images, de photos, de bestiaires chimériques !
Cote Nature, ce fut une promenade autour du rôle que la nature peut jouer ici. Jouer, respirer, habiter la biodiversité, se nourrir, produire de l’énergie, préserver, se détendre… autant de questions qui ont animé cet atelier ! Avec beaucoup de réponses passionnantes.
Rendez-vous a été donné pour l’acte final de la concertation, le dimanche 3 avril, dans le cadre de la fête de quartier « Un dimanche au Pigeon-Blanc ». Un grand jeu de concertation collective « Pilate Playground » créé avec Gongle, groupe d’artistes et de chercheurs afin de déployer tous les potentiels du quartier. Pilate Playground, jeu d’exploration. À l’issue, un film collectif, réalisé durant la journée, a conclu la concertation pour faire ressortir avis et idées sur le futur quartier.
Avec encore une question ! Comment vit-on dans un quartier en transition ?
Date à venir sur lacourrouze.fr , d'ici là retrouvez le film Pilate Playground :
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