L’ADN de La Courrouze
Situé à la croisée des communes de Rennes et Saint-Jacques-de-la-Lande, le quartier de La Courrouze est un projet de reconversion d’anciennes friches industrielles et militaires. Ce vaste territoire, autrefois dédié à la production d’armements, est peu à peu libéré dans les années 1990, laissant place à un site singulier mêlant nature sauvage et patrimoine industriel.
Lancé au début des années 2000 sous la maîtrise d’ouvrage de Rennes Métropole, le pilotage du projet est confié à l’aménageur Territoires Rennes. Il est conçu par les architectes – urbanistes du Studio Paola Vigano et l’Agence de paysagisme Charles Dard, en lien étroit avec les habitants. L’ambition commune : faire naître un véritable quartier à vivre, exemplaire en matière de développement durable, d’inclusion sociale et de qualité urbaine.
Labellisé Écoquartier, La Courrouze accueillera à terme 10 000 habitants et 5 000 emplois.

De la friche à l’écoquartier
Longtemps méconnu des Rennais, caché derrière son mur d’enceinte, l’ancien Arsenal de Rennes se révèle à partir des années 2000. La nature y a repris ses droits, les graffeurs en ont fait leur terrain d’expression. Les lieux ainsi retrouvés sont riches en paysages et en patrimoine bâtis uniques à Rennes. Le secteur représente alors un espace à se réapproprier et une opportunité pour tisser de nouvelles relations entre le centre-ville de Rennes et le parc de la Prevalaye.
Vivre en ville, habiter dans un parc
À partir de 2003, les premières études urbaines sont lancées. La Courrouze offre alors une alternative à l’étalement urbain. Le projet tisse de nouveaux liens au reste de la ville, en misant sur une approche sensible de l’urbanisme.
Conçu comme une grande continuité verte, le quartier joue sur des contrastes inédits. L’architecture moderne des constructions se marie avec une nature à peine domptée, laissée autant que possible à son état d’origine : chemins boisés, vallons arborés, landes un peu sauvages… Vivre ou travailler à La Courrouze, c’est profiter d’un environnement différent et étonnant.
En faisant cohabiter un habitat diversifié, activités tertiaires, commerces, services et équipements, le quartier participe à fabriquer la ville des courtes distances.
Vivre en ville, c’est penser les relations sociales. Habiter le parc signifie une relation intime, presque de protection avec ce grand espace vert et public.
Paola Vigano
Architecte – Urbaniste

Faire avec le « déjà-là »
Une histoire des sols
La Courrouze hérite d’un passé industriel marqué par des activités chimiques et un accident ferroviaire qui ont contribués à la pollution des sols. Ces derniers, partiellement dégradés par ces activités, globalement pauvres et très compactés, deviennent un enjeu central dans la reconversion du quartier. D’importantes campagnes de dépollution sont mises en place au fil des années dans le cadre du projet.
Le patrimoine végétal, squelette du quartier
À la fermeture des usines, la végétation reprend possession des lieux. Bois, friches et landes dessinent un paysage rare à Rennes.
Le projet de quartier place ce paysage comme une ressource structurante. La richesse de la trame paysagère existante constitue la base du parti-pris d’aménagement de La Courrouze. La conception du projet, la localisation du bâti et les cheminements sont articulés autour de cette trame. La coulée verte constitue l’élément fondateur du projet.
La patrimoine bâti, mémoire du quartier
Les anciennes halles, le mur d’enceinte en schiste et la variété de bâtiments militaires constituent une part essentielle de l’identité de La Courrouze. Au cœur du projet, la réhabilitation de plusieurs bâtiments — la Halle de La Courrouze, les Cartoucheries, le Pavillon Courrouze, les Halles en Commun — incarne la volonté de conserver une mémoire vivante au cœur du nouveau quartier.
Cette identité est d’autant plus affirmée par de nombreuses références apportées via les matériaux choisis dans l’architecture des nouveaux bâtiments et l’aménagement des espaces publics.



Les fondamentaux du projet
L’eau, ressource au cœur du projet
Dès le démarrage du projet, les urbanistes s’attèlent à une réflexion particulièrement novatrice pour repenser la place de l’eau au sein du secteur.
La gestion intégrée des eaux pluviales dessine les espaces. Cette approche permet d’atténuer les effets d’îlots de chaleur urbain, de maintenir et susciter le développement de la biodiversité en ville dense.
Parmi les principes clés : plantations en fosses continues systématiques, absence d’arrosage, intelligence du plan de ruissellement des eaux pluviales par rapport aux plantations existantes, plan de plantation visant l’entretien différenciée en favorisant une palette végétale indigène et rustique, implantées suivant le niveau d’humidité du milieu.
Une diversité d’ambiances
Sur le plan architectural, La Courrouze fait place à une diversité d’expressions, de formes urbaines et de typologies de logements. Des immeubles relativement hauts alternent avec des résidences-patios. La densité est modulée en fonction des contextes urbains et de la proximité avec le métro. Elle oscille entre 80 logements et 220 logements à l’hectare. Cette densité permet de lutter contre l’artificialisation des sols et ainsi, conserver 40 hectares d’espaces végétalisés.
Les espaces publics reflètent également cette diversité, entre aménagements soignés et espaces traités dans leur état naturel.
Mixité et inclusivité
La Courrouze conjugue mixité des formes urbaines, mixité sociale et d’usages. Sa programmation mêle équipements, activités tertiaires et commerciales et propose une large variété de logements : locatif social, accession libre, sociale ou encadrée.
Des résidences spécifiques permettent l’accueil d’une diversité de publics :
- Résidence sénior
- Résidence Habitat jeunes
- Résidence étudiante
- Résidence pour personne en situation de handicap porté par l’Alaph
- Colocation pour personne en situation de handicap
- Logements modulables dans une résidence intergénérationnelle
- Logements d’insertion par l’association Habitat & Humanisme
Cette mixité s’exprime également dans la diversité des activités et des emplois présents au cœur du quartier et dans le secteur Dominos.



Des mobilités plus douces
Deux stations de métro, un pôle d’intermodalité (Saint-Jacques Gaîté), des lignes de bus, pistes cyclables et cheminements piétons : tout concourt à réduire l’usage de la voiture dans le quartier. Cette volonté se traduit aussi par la gestion du stationnement avec la réalisation de parkings mutualisés (silos, P+R) qui participent à cette stratégie en libérant l’espace public pour d’autres usages.
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115
hectares
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40
hectares d’espaces naturels
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5 000
logements
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10 000
habitants
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50
commerces & services
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7
km de pistes cyclables
Un quartier laboratoire
Écoquartier pilote en matière de politiques publiques et d’aménagement durable, La Courrouze allie mixité sociale, intergénérationnelle et d’usages à une forte ambition environnementale. Pensé dès l’origine comme un terrain d’expérimentation, le projet explore les transitions écologiques et sociales à travers des actions concrètes : gestion de l’eau, sobriété énergétique, concertation, urbanisme culturel, construction bas carbone, réemploi, urbanisme transitoire et soutien à l’économie sociale et solidaire.
Qualité environnementale des logements
A La Courrouze, un regard particulier a été porté par les urbanistes sur l’orientation des logements pour optimiser leurs performances énergétiques.
En matière de qualité et confort, La Courrouze n’a cessé d’expérimenter pour proposer des logements allant au-delà des réglementations en vigueur. Cette exigence se traduit notamment par un partenariat avec l’organisme Cerqual pour certifier les opérations de constructions depuis 2006.
Les bâtiments visent ainsi des standards élevés : logements traversants, confort acoustique, qualité de l’air, matériaux durables, espaces extérieurs, rangements optimisés, etc.
Poussant encore un peu plus les curseurs, les nouveaux programmes immobiliers intègrent aujourd’hui l’utilisation des matériaux biosourcés et le réemploi comme sur le secteur Grande Prairie. L’objectif étant d’atteindre à minima le profil bas carbone de Cerqual et de viser le label biosourcé niveau 3.
Le projet intègre par ailleurs un volet important de production d’électricité renouvelable avec l’installation de panneaux photovoltaïque sur les toitures.
La participation citoyenne
Les démarches participatives accompagnent le projet depuis ses prémices. Qu’il s’agisse d’associer les habitants sur le choix de l’équipe de maîtrise d’œuvre ou sur leur pratique de l’espace public, les entreprises sur leurs conditions de mobilité, ou les structures de l’Economie Sociale et Solidaire dans leur développement, le projet associe régulièrement les publics à la conception du projet.
Une attention particulière est portée sur les questions de mise en débat et sur les méthodes de concertation pour permettre une réelle capacité d’action. Parmi les approches développées, l’urbanisme culturel a ainsi largement été invoqué pour permettre une mobilisation élargie des publics.



La Courrouze, c'est un projet urbain au service d'un projet humain. Un éco-quartier, qui se développe autour de l'arrivée du métro, et que nous avons toujours considéré comme un haut lieu d'expérimentation et de mise en pratique de notre ambition écologique. Voilà notre ambition : révéler tout le potentiel de ce quartier innovant, en préservant son identité atypique. En permettant à chacune, à chacun, de s'emparer, de s'approprier, et de détourner aussi parfois les plans urbanistiques, au bénéfice de la qualité de vie.
Nathalie Appéré
Maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole

Les acteurs du projet
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Rennes Métropole
Commanditaire
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Territoires Rennes
Aménageur
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Studio Paola Vigano
Architecte – urbaniste
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Charles Dard
Paysagiste
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ORA
Bureau d'études VRD
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Zefco
Bureau d'études Bas Carbone
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Dervenn
Écologue
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Aubépine
Bureau d'études spécialiste des arbres