Les Halles en Commun – Explorons les possibles !
Projet urbain
Projet d’urbanisme transitoire en plein cœur de La Courrouze, les Halles en Commun explorent de nouvelles manières de faire la ville.

Reconstruire la ville sur la ville
Depuis plus d’un an, Les Halles en Commun prennent forme et commencent à vivre en s’ouvrant aux publics. Dotés d’ambitions environnementales et sociales fortes, ce projet, alliant transition écologique, développement durable et urbanisme transitoire, fait figure d’exemple au plan national.
Conservation d’une grande partie du patrimoine bâti, réemploi de matériaux, valorisation de l’économie circulaire et démarche collaborative avec les porteurs de projets et les futurs usagers, les Halles en Commun sont un véritable espace d’expérimentation*.
« C’est un projet démonstrateur de ce que pourrait être une métropole moderne et durable, en termes de taille, d’innovation et de niveau d’ambition environnementale et sociale » Mehdi Teffahi, responsable d’opérations chez Territoires.
Construire autrement en conservant l’existant, c’est tout l’enjeu de la ville de demain et c’est ce qui se passe aux Halles en Commun.
Atypique de par sa structure et son architecture, le site est préservé au maximum. Au total 6400 m² de bâtiments patrimoniaux sont conservés, dans un processus de réhabilitation et de rénovation.
Ainsi les quatre grandes halles, emblématiques de la période industrielle du siècle dernier, garderont leur apparence tout en étant rénovées à l’intérieur. Avec une principale ambition : récupérer et réutiliser au maximum les matériaux pour la construction.



Haut niveau d’ambition sociale et environnementale
Logements, mobilité, énergie… tout est pensé dans un objectif de ville durable face aux enjeux environnementaux et sociaux. Ainsi, 190 logements vont être réalisés, dont une partie en habitat participatif solidaire avec Habitat et Humanisme (association de lutte contre le mal logement), pour accueillir environ 350 habitants. 10 000 m² seront dédiés à diverses activités dont un tiers-lieu coopératif dédiée au réemploi.
Lieu de vie mixte et piéton, la mobilité y est repensée avec la création d’un parking d’environ 300 places, dont une partie publique, et des service et des services liés aux mobilités : autopartage, stationnement vélo sécurisé, vélopartage, etc. Les Halles en Commun bénéficieront ainsi d’un environnement préservé, sans voiture, pour des espaces publics conviviaux propices à la rencontre.
Côté énergie, et toujours dans un objectif d’économie circulaire, une boucle d’autoconsommation collective permettra aux résidents de consommer les 900 MWh d’énergie produite sur place grâce aux 4300 m2 de panneaux solaires, installés sur les toitures des bâtiments.
Et en attendant… place à l’expérimentation !
Pendant cette réhabilitation, et pour imaginer son avenir, Les Halles en Commun ont déjà ouvert leurs portes. Des acteurs de l’économie sociale et solidaire et de l’économie circulaire, dans une démarche d’urbanisme transitoire pilotée par Territoires, ont investi l’ancien site industriel. Structures de la ressourcerie et du réemploi, de la culture, de l’urbanisme… au total une vingtaine d’acteurs de l’ESS oeuvrent à faire vivre et à imaginer ce nouveau secteur et ses espaces publics.
« Pour ces entreprises et ces associations, qui cherchent leur modèle économique, les Halles en Commun sont à la fois un tremplin et une vitrine. L’occupation transitoire du site permet de fédérer et de préfigurer le futur tiers-lieu. L’objectif est de les positionner non comme de simples occupants du site, mais comme des forces vives du projet urbain » Anaïs Landwerlin, chargée de médiation opérationnelle et coordinatrice du projet transitoire des Halles en Commun

Faire ensemble et garder une trace
Côté gouvernance, elle est partagée entre Territoires, qui est propriétaire et occupe un local sur place, Rennes Métropole et les résidents. Là aussi, tout est à inventer pour organiser le quotidien dans cet espace partagé.Faire ensemble et garder une trace
Les Halles en Commun est une aventure collective. Nous sommes sur place dans une gouvernance partagée pour coanimer et cogérer le lieu. Nous sommes passeur d’espace. Il faudra ensuite trouver ensemble comment passer du transitoire au définitif
Mehdi Teffahi

Dans le cadre d’une mission de documentation de cette expérience menée par l’agence Aitre et la journaliste Anne- Elisabeth Bertucci, des entretiens sont menés, des événements et des rencontres sont organisés. Il s’agit de garder en mémoire cette phase de création collective. Patrimoine et monument (Que) Devons-nous conserver ? Faut-il encore construire ? : autant de questionnements abordés lors des deux premières éditions d’Agora. Des rencontres pour faire émerger la réflexion collective, le dialogue, témoigner, autour de la fabrique de la ville et du vivre ensemble .
« Nous allons garder trace de nos réflexions et du travail mené lors des agora publiques avec les habitants, les usagers, les professionnels… À terme, nous souhaiterions les regrouper dans un document, pour proposer un guide » Anaïs Landwerlin.
Ateliers de construction participatifs, plantations, concerts, défilés, animations… Festiv’Halles est quant à lui l’événement festif pour imaginer et préfigurer les futurs espaces publics, organisé par le collectif les Animé·e·s et Lost&Find. Un rendez-vous qui propose une approche de la ville « durable, collaborative et… joyeuse » !
* le projet « Les Halles en Commun » est lauréat du programme « Démonstrateurs de la ville durable », dans le cadre du programme France 2030, opéré́ par la Banque des Territoires pour le compte de l’État.
Zoom sur… Bâti Recup'
Bati Récup’ est un bureau d’étude et une plateforme de réemploi du bâtiment. Il accompagne depuis 2016 les bailleurs, promoteurs et collectivités dans la déconstruction de bâtiments et le réemploi de matériaux de construction. Depuis juin 2023, il dispose d’un espace de show-room / dépôt-vente aux Halles en Commun, pour faciliter le stockage et l’accès aux produits et matériaux réemployés.
« Notre emplacement aux Halles en Commun est idéal. Il nous permet d’être au coeur d’un chantier de réhabilitation d’envergure comme La Courrouze » Sarah Fruit, créatrice de Bati Récup’

3 questions à… Benjamin Charles de Grabuge
— Grabuge, c’est quoi ?
Un vrai bouillon de culture ! Entre bar-restaurant et lieu d’animation culturelle, c’est à la fois un espace de rencontres et de synergies sur le quartier de La Courrouze. On peut évidemment y manger, boire un verre mais surtout se laisser surprendre en découvrant des acteurs et des projets culturels ou de l’Économie sociale et solidaire (ESS).
— Quelle est sa particularité ?
Grabuge dispose d’un bail commercial d’utilité sociale. Ce qui implique de respecter des engagements envers l’ESS. C’est dans ce cadre que nous accueillerons, à la rentrée de septembre, des projets locaux, sociaux, culturels, afin de leur offrir une vitrine sur le quartier. Nous nous engageons également à travailler avec des fournisseurs locaux (micro-brasserie bretonne, produits des fermes alentours, etc.) et à impliquer les salariés dans le fonctionnement de la structure.
— C’est pour quand le retour ?
Nous travaillons actuellement à la rénovation du lieu, dans une démarche d’éco construction avec l’installation de panneaux photovoltaïques et des chantiers participatifs terre/paille. Nous pourrons ensuite accueillir, dans un lieu permanent avec une cantine ouverte tous les midis, du mardi au samedi, à l’automne 2024. En attendant, nous revenons, avec notre format guinguette, tous les week-ends, dès mi-avril !
*L’équipe de Grabuge est formée de 3 associés Benjamin Charles, Gaspard Aillet et Martin Bonade, et 2 salariés.

Suivez les Halles en Commun
Rédaction : Nathalie Jouan & Stéphanie Bousseau
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